Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Un sacre des Bleues à l'Euro? L'ancienne joueuse Camille Abily a "envie d'y croire"

Un sacre des Bleues à l'Euro? L'ancienne joueuse Camille Abily a "envie d'y croire"

L’ancienne milieu de terrain emblématique de Lyon et de l’équipe de France Camille Abily (40 ans) commente pour TF1 la compétition au côté de Mélanie Durot dans un duo 100% féminin. Dans "Coach Camille", l’entraîneure adjoint de Chelsea apportera aussi son éclairage tactique sur les matchs des Bleues. Elle a accepté pour Nice-Matin d’évoquer les chances françaises et le choc de ce soir face à l’Angleterre.

Les Anglaises sont-elles selon vous favorites à leur propre succession?

Elles en font partie, oui, avec ce statut de championne en titre. L’Angleterre a une belle équipe avec de bonnes joueuses. Mais ce n’est pas la seule. Je pense à l’Espagne, qui reste au-dessus même avec une Bonmati diminuée, à l’Allemagne aussi, qui travaille de façon très cohérente ces dernières années. Et malgré tout on a envie d’y croire pour la France. On l’a mis un peu plus en position d’outsider ces dernières années, mais elle a quand même une carte à jouer.

La question revient tout le temps. C’est enfin la bonne année pour les Bleues?

On l’espère mais ça va être dur. Est-ce que toutes les joueuses seront opérationnelles? On a vu que Griedge Mbock était embêtée (elle sera forfait ce soir, ndlr). Son cas sera très important, encore plus avec la non-sélection de Wendie Renard. Il faudra une taulière en défense. Si toutes les joueuses sont à leur meilleur niveau, la France a des atouts pour faire une belle compétition. Notamment en attaque où les choix vont être difficiles à faire. Les entrantes pourront apporter un vrai plus.

Le sélectionneur a fait le choix fort de se passer de Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali. Ça vous a surpris?

Oui, comme tout le monde je pense. J’ai surtout été étonnée par le timing et la non-sélection de Wendie. Eugénie est une joueuse exceptionnelle, mais en attaque il y a du monde même si elle aurait pu en faire partie. C’est moins le cas en défense. Après, Wendie n’avait pas joué tous les matchs ces derniers temps, et on avait réussi à avoir des résultats. Le sélectionneur estime avoir eu ses réponses. On sait comment ça se passe. C’est la compétition qui lui donnera raison ou tort. Il est là pour faire des choix et il les assume.

C’est une sacrée prise de risque.

Il pense que c’était le bon moment pour faire des changements. La France n’a jamais rien gagné avec Wendie, Eugénie et beaucoup d’autres joueuses talentueuses. Je suis très bien placée pour en parler, car ce fut mon cas aussi. Donc je peux comprendre qu’il veuille amener du renouveau, une nouvelle dynamique. Même si la France échoue, on ne pourra jamais savoir si elle aurait fait mieux avec ces joueuses-là.

Que pensez-vous du travail de Laurent Bonadei jusqu’à présent?

Ses résultats parlent pour lui. Il a fait une vraie revue d’effectif au début de son mandat. On voit que c’est quelqu’un qui n’est pas buté, qui s’adapte à son groupe. Il a eu du temps pour essayer des choses, comme la défense à 3. Aujourd’hui, il a su aussi amener de la confiance et des certitudes.

C’est une nouvelle ère pour les Bleues?

Il y a malgré tout une structure avec une majorité de joueuses de 24, 25, 26 ans. Il y a de l’expérience. C’est le moment pour elles de s’affirmer. Et pour les jeunes de pousser.

Attaquer la compétition par un choc contre l’Angleterre, bonne ou mauvaise chose?

Je vais être positive. Au moins, les Bleues vont être directement plongées dans la compétition. Une victoire sur ce match leur assurerait déjà quasiment les quarts.

Quel regard portez-vous sur cette équipe anglaise?

Comme je suis coach adjointe à Chelsea, je l’ai suivie encore plus attentivement que par le passé. C’est une équipe avec beaucoup de talents individuels. Voir revenir de blessure des joueuses comme Lauren James ou Lauren Hemp, ce n’est pas une très bonne nouvelle pour la France. Je nous vois capable de leur faire mal, mais elles aussi. Il devrait y avoir des buts.

Il y a une joueuse qui est très en forme actuellement avec les Bleues, c’est Sandy Baltimore.

Elle sort d’une grosse saison avec nous. Techniquement, elle est très douée. Quand l’équipe souffre, elle sait garder le ballon, faire remonter le bloc. Devant le but, elle est de plus en plus efficace, elle peut être un gros atout pour la France. On l’a vu encore contre le Brésil. Elle est en pleine confiance.

Marie-Antoinette Katoto reste malgré tout l’arme fatale numéro 1?

Kadidiatou Diani et Delphine Cascarino sont des filles capables de faire des différences et d’éliminer tout adversaire. Mais Marie-Antoinette a le but dans le sang. Pour aller loin dans la compétition, la France aura besoin d’une Katoto à son meilleur niveau.

Vous avez vu Griedge Mbock débuter en sélection et elle porte maintenant le brassard.

Elle avait 20 ans à l’époque. Je me rappelle d’elle, de Sandie Toletti, aussi. Elles ont bien grandi mais ce sont toujours mes petites (rires). Griedge a toujours été à l’écoute, une fille top, travailleuse. Je suis très contente pour elle. J’apprécie énormément Wendie, qui a une carrière exceptionnelle. Mais Griedge, c’est aussi une vraie leader. C’est une joueuse humble et un bel exemple pour tout le monde.

La compétition est déjà un succès populaire avec un nombre record de billets vendus. ça vous donne le sourire?

C’est énorme! Ce sont nos voisins en plus, donc c’est génial. Enfin le football féminin est reconnu à sa juste valeur. En Angleterre, j’ai pu voir que l’engouement était exceptionnel avec 50-60.000 personnes sur certains matchs. On a envie que ce soit le cas partout. J’espère que la France va faire un beau parcours pour profiter de cette vague populaire. C’est important de créer un élan.

Nice Matin

Nice Matin

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow